Vers une Calédonie sans amalgames dentaires

Jan 29, 2019 Intermed

La carie dentaire reste un des principaux motifs de consultation chez le chirurgien-dentiste.

Des preuves que le traitement et l’obturation des caries remontent très loin dans l’histoire de l’homme ont été retrouvées lors de fouilles archéologiques sous la forme d’obturations, probablement avec des résines naturelles, sur des dents fossilisées d’hommes préhistoriques.

L’amalgame a longtemps été le matériau de choix malgré son apparence inesthétique. En effet, ses propriétés alliant grande résistance mécanique, facilité de manipulation, action cariostatique (car bactériostatique) et surtout un faible coût ont fait sa popularité.

Bien que souvent connu sous le nom « plombage » les amalgames ne contiennent plus de plomb depuis longtemps. Argent, cuivre, étain en proportions diverses font partie de leur composition. Mais c’est la très controversée présence de mercure qui en fait, depuis plusieurs années le sujet de débats animés. Notamment, sur le degré de toxicité des amalgames, la réglementation de leur utilisation, de leur dépose et le traitement des déchets de Mercure.

La réglementation…

Juillet 2018 la réglementation française interdit la pose des amalgames chez les enfants de -15ans et les femmes enceintes ou allaitantes. Depuis le 1er Janvier 2019 les cabinets dentaires sur le territoire Européen doivent être équipés de séparateur d’amalgames, permettant la récupération de ces derniers lors de la pose ou dépose. Pour la France cette règle est actée depuis 1998*.

En Nouvelle Calédonie pourtant très concernée de par l’importance de la préservation de son lagon, ce dispositif n’est pas encore une obligation. En résulte leur évacuation avec les eaux usées et du mercure dans le lagon.

Beaucoup de praticiens ont fait le choix personnel de ne plus poser des amalgames et ce depuis longtemps. Restera cependant pour au moins 30 ans à venir le problème de leur dépose et traitement.

Même si le mercure est peu volatil, il peut dégager une importante quantité de vapeur toxique. Lors des déposes l’équipe soignante est particulièrement concernée, du fait de son exposition fréquente.

Le marché professionnel propose aujourd’hui des canules d’aspiration spéciales et des masques à haut pouvoir filtrant pour les déposes d’amalgames. Certaines cliniques dentaires ont même des salles réservées à cet effet, équipées de purificateurs d’air puissants.

The International Academy of Oral Medicine and Toxicology IAOMT a développé un protocole de dépose des amalgams. Safe Mercury Amalgam Removal Technique, consultable ici.

Leur site est une mine d’information sur la toxicité de certains matériaux utilisés en dentisterie et les risques potentiels pour les praticiens et patients.

Plus près de nous L’IMNC (Intoxication Métaux Nouvelle Calédonie) – est une ONG qui œuvre pour faire (re)connaitre les dangers de la présence des  métaux lourds dans le corps et les problèmes très graves qui en découlent. Elle agit en partenariat avec la Nouvelle Zélande (Dr. Wojick) et l’Australie (Dr. Siow) dans le but également de former des médecins qui seront aptes à prendre en charge des patients touchés*.

Vous pouvez consulter leur recherches sur leur page facebook

Intermed s’engage…

INTERMED s’associe à cet engagement et a d’ores et déjà arrêté l’import d’amalgames depuis 2018.

Nous avons également, en collaboration avec PROMED, mis en place la récupération et le traitement des déchets d’amalgames. Ils peuvent nous être déposés à la boutique DENTAIRE en contenant plastique hermétique (bouteille, pots…) où ils seront pesés. Le prix du traitement est calculé au poids. Un justificatif de traitement est remis au déposant.

Aujourd’hui le choix important de matériaux de qualité pour les obturations (ciments verre ionomère, composites) permet de s’affranchir totalement de l’usage des amalgames.

N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations concernant la collecte des amalgames dentaires en Nouvelle Calédonie.

*Source, site INTERNET de l’Ordre National des chirurgiens-dentistes

**Remerciements au Dr Marc Rohr pour les informations sur ONG  IMNC au sein de laquelle il œuvre depuis plusieurs années.

M.IGNEVA-PETIT

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